dimanche 8 février 2015

La présence inconditionnelle - reconnaître et permettre

JA - Je déteste me sentir si mal aimée
JW - Comment le ressentez-vous dans votre corps?

(Je l'ai invitée à prendre directement contact dans son corps avec sa douleur de ne pas se sentir aimée. Ce contact direct est ce que j'appelle "reconnaître". C'est la première étape qui consiste à rencontrer et habiter sa propre expérience - un processus que j'appelle la présence inconditionnelle. Ce processus peut être divisé en quatre étapes étroitement reliées: reconnaître, permettre, ouvrir et entrer. Ces étapes définissent les différents moments dans le processus d'une présence grandissance de l'expérience émotionnelle.

Reconnaître, c'est voir ce qui est là, voir que cela est, sans essayer d'estimer si c'est bon ou mauvais ou si cela devrait être ainsi ou non.C'est voir et toucher un sentiment qui est là, tel qu'il est. Dans mon travail de psychothérapeute, je me suis rendu compte que ce simple acte de reconnaissance possédait un pouvoir beaucoup plus grand que n'importe quel exercice ou analyse mentale.

JW - Comment le sentiment d'être mal aimée se manifeste-t-il en vous en ce moment?
JA - Je ressens de la douleur ici, a répondu Jane, en touchant sa poitrine.
JW - Pouvez-vous laisser la respiration toucher cette douleur? Voyez si vous pouvez simplement laisser ce sentiment exister, sans tenter de le fixer ou de le changer.

Je l'invitais ainsi à passer à l'étape suivante: permettre au sentiment d'être.

JW - Essayez d'adoucir cette zone, de soutenir la douleur avec douceur en lui laissant de l'espace, comme le ciel soutient la terre.

Permettre signifie donner à la douleur une sensation d'espace lui permettant d'exister comme elle est, tout en restant en contact avec elle.

Souvent nous contractons inconsciemment les sentiments douloureux en tentant de les écarter ou de les minimiser. Permettre est une forme de décompression: on laisse l'énergie du sentiment prendre sa véritable ampleur, sans s'identifier à lui (du genre: "cette douleur est moi, elle signifie quelque chose sur ce que je suis") ni le rejeter ("cette douleur n'est pas moi, elle ne devrait pas être là"). Lorsque Jane a pu laisser de la place à sa douleur, elle a éprouvé une sensation de soulagement immédiat, parce qu'elle ne luttait plus contre elle. Elle abordait la blessure de l'amour comme un simple sentiment humain plutôt que comme un grand mélodrame. 


Annecy sous la neige

(Parfait amour imparfait bonheur - John Welwood)

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