samedi 27 décembre 2014

Garder un coeur brisé ouvert...


«Avoir conscience, absolument,
que la douleur, l'obstacle,
fait et fera toujours partir du quotidien
est la clef de la grande libération,
permettant de faire cesser
la quête vaine d'une vie correspondant
à l'idéal dont nous rêvons,
fondée sur l'urgence que cette vie change
car nous souffrons trop de ce qu'elle est :
seule l'action impulsant un changement
qui vient d'un cœur en paix avec ce qui est
peut permettre que quelque chose évolue
et aille vers cette paix qui est déjà vécue.



"Un cœur en paix avec ce qui est"
ne signifie pas
"un cœur réjoui par ce qui est"
ou "un cœur qui n'est pas touché par ce qui est" :
un cœur en paix avec ce qui est
est un cœur qui fait le choix conscient
de rester ouvert à ce qui est,
à ce que cela lui fait ressentir,
incluant la douleur que ce qui est
ne nourrisse pas ses besoins les plus fondamentaux.
Ce faisant, il accepte d'être quotidiennement
un cœur brisé,
non par masochisme,
mais parce qu'il a l'expérience
que la seule façon de pouvoir goûter la Vie
est de garder son cœur ouvert
à TOUT ce qui le traverse,
incluant ce qui lui fait mal...»

«Certes, il nous appartient
de faire tout ce qui est en notre pouvoir
pour réaliser nos rêves,
pour vivre nos aspirations,
pour faire cesser la douleur
lorsque c'est possible :
mais ceci fait, lorsque la Vie
nous confronte à la non réalisation de nos attentes,
la seule voie conduisant à goûter
la sérénité à laquelle nous aspirons tant,
est de rester avec ce qui est
et d'accueillir avec tendresse et douceur
le cœur brisé de l'Enfant-Moi
en sachant que c'est le mieux
de ce que nous pouvons faire
car sa plus grande souffrance
est la négation de ce qui est,
en cet instant...

J'observe que peu d'êtres
sont friands de cette approche,
peu gourmands de partir explorer
comment vivre quotidiennement
la divine expérience
que Jésus nommait "crucifixion"
et que je nomme
"garder un cœur brisé ouvert"...
Demeurer sans crainte,
ou avec toutes nos craintes,
mais y demeurer,
en l'espace alchimique
de notre plus grande douleur,
c'est découvrir le lieu béni
où le plomb se change en or,
où l'affliction se transforme en sérénité,
où l'humain se découvre divin...



C'est en ce lieu-là,
mes amies, mes amis,
que j'aspire à vous accompagner,
en cette terre promise
de la grande libération de la souffrance,
qui s'atteint par le lent cheminement
au cœur du désert de la présence nue
de toute velléité d'ailleurs
qu'ici, maintenant...

Avec amour...»


Isabelle Padovani







 
La suite de Lise:

" garder un cœur brisé ouvert"

 
Chaque mot est à peser sur la balance de la Vie...

"garder" n'est pas conserver en l'état mais plutôt surveiller comme le berger son troupeau...

"un cœur "n'est pas que ce centre en nous qui bat mais l'image de tout ce qui nous tient à cœur en nos aspirations les plus profondes ...

"la brisure", n'est pas tant le fait de voler en éclats que la faille en nous, la brèche ouverte par ce qui heurte l'aspiration profonde..

"ouvert", n'est pas la béance de la blessure contemplée mais l'ouverture à la Vie qui, en et par tout le " brisé " parle...

En fait c'est une écoute en curiosité d'être, en émerveillement de vie dans et par "ce qui bat " ( le heurt ), et cela n'est possible que si on a l'intime conviction que chaque brisure est la porte par la Vie qu'elle renferme.

Dans ce cœur brisé ouvert, chaque partie parle du Tout.


4 commentaires:

  1. Merci, Sourire, pour ce texte qui me parle ...

    En plus, je viens de découvrir, il y a très peu de temps, Isabelle Padovani...
    et je l'apprécie beaucoup.

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    1. Merci La Licorne, oui Isabelle m'aide à accueillir avec encore plus de bienveillance ce qui me traverse, et à toucher à la paix en moi, elle est précieuse alors je suis heureuse que tu l'apprécies. Belle année à toi, riche en bienveillance avec toi même...

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  2. Tu dis " la suite de Lise"..
    Lise écrit en résonance, toutes les résonances sont les " suites" en nous en écho de mots.. et appellent d'autres échos, en résonances.. infinies.
    Oser l'autre en soi, oser par exemple dire ce qui nous bouleverse en lisant Isabelle Padovani, ce qui vibre en la lumière de ses mots, la manière dont cela parle en nous, c'est accepter le "heurt " et suivre sa vibration vers le Meilleur.
    Peu importe la vibration, elle n'est ni plus juste, ni plus vraie qu'une autre, l'essentiel est qu'elle soit vécue dans son authenticité du moment.
    Surtout ne pas hésiter , car la vie n'attend pas, elle est là blottie dans un coin qui attend comme un sourire..

    Merci à Toi .

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    1. Oui, toutes les résonances sont des suites, bien sûr, des echos sans fin...
      La vibration est une vibration, oui, il n'y a pas de bonne ou mauvaise vibration, juste authentique...
      La Vie n'attend pas, non, j'aime qu'elle attende dans un coin comme un sourire...
      J'aime attendre sans attendre, la vie Sourire...

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