samedi 3 septembre 2016


« Quand la mort s’arrête, la vie explose »


Aujourd’hui, j’ai accompagné une amie - qui me suit depuis mon arrivée en France en 2014 - à faire face à une nouvelle terrible… celle de la possibilité de sa mort.

En effet, ayant appris l’existence de deux tumeurs et se faisant opérer d’urgence, la vie ne lui laisse aucun échappatoire quant à avoir à faire face à l’inévitabilité de ce qui nous attend tous, la mort.

Bien qu’elle souhaiterait que ce ne soit pas là, que la mort n’aie pas raison d’elle maintenant, que ce qui se passe ne se passe pas… nulle ne sait, et cette possibilité est ce qui est. Pour nous tous! Pour elle, c’est juste devenu quelque chose qu’elle ne peut éviter, sa réalité du moment.

Et face à cela, face à cette nouvelle, cette si soudaine possibilité, aucune technique, aucune pratique, aucun concept spirituel, aucune analyse psy, ni aucun guérisseur ou guru ne fait le poids. Rien de tout cela ne peut vous sauver! Il n’y a que faire face à cette terrible nouvelle et ce qu’elle fait émerger en soi… pas à fuir dans toutes ces choses. Bien-sûr la tentation est grande, car il y a un désir urgent de vivre, mais quand l’inévitable frappe à la porte… nous ne pouvons que le rencontrer, le vivre de plein fouet.

Evidemment, un désir urgent de vivre, plus fort que jamais, va certainement émerger. Car dans cette fin de tout avenir, quelque chose en soi veut subsister, aller vers la vie, un nouveau projet, quelque chose qu'on n'a jamais fait, imaginer encore... surtout ne pas faire face à la mort, à l’annonce de la maladie, à la fin de tout avenir dans cet instant. On veut éviter de voir ce qui pourrait arriver… Mais ne vivons-nous pas déjà nos vies comme ça depuis toujours…? Comme si nous n’allions jamais mourir… dans un déni de l’inévitable, dans un « oubli » volontaire de notre condition, nous projetant donc sans cesse dans un ailleurs, un futur qui serait mieux, qui offrirait quelque chose qui n'est pas là maintenant. Et de ce fait, nous vivons dans une peur et un état de survie permanent, caché sous tout ce qui se joue dans le quotidien, une angoisse latente qui guette…

Plutôt que de voir toutes les choses à accomplir, chercher le sens de ce qui se passe, remontrer dans sa lignée ou ses vies antérieures pour expliquer ce qui se passe, plutôt que de spiritualiser quoi que ce soit, je l’ai juste accompagnée à sentir ce qu’elle n’osait pas sentir seule, à être vraie et honnête avec ce qu’elle ressent, à parler d’elle au lieu de l’ego, à rencontrer ce qui émerge au lieu de positiver un résultat potentiel mais non certain, à ressentir toutes ses émotions plutôt que de me parler d’identification…

Car oui… c’est bien de cela dont je parle les amis quand je dis « cessons d’être spirituels, soyons vrais! »

La mort va tout nous prendre, même les concepts spirituels, même la nourriture bio, même tous les petits bonheurs quotidiens, les plus belles relations, comme les pires et tout comme la souffrance…
En effet, elle ne va rien laisser de tout cela… mais alors qu’est-ce qui reste quand tout s’arrête?

Et si vous n’attendiez pas d’être confronté à ce genre de nouvelle pour le découvrir? Et si vous lâchiez tout pour un instant pour le sentir, le vivre? Et si vous viviez juste chaque moment tel qu’il se présente, sans chercher à en faire une quête de l’au-delà pour ne pas faire face à ce qui est dans l’instant, ne pas laisser partir tous vos idéaux, pour vous échapper de votre réalité du moment?
Et si, ici, dans cet émoi, vous deveniez intime avec ce qui est, quoi que ce soit.., Que se passe-t-il?

Il n’y a pas d’erreur dans le plan divin! Tout est toujours une opportunité de SE rencontrer…

Qu’est-ce qui est là, maintenant, qui n’est jamais né et ne mourra jamais?

Tout ce qui restait à la fin de notre appel, c’était de la douceur, la vie… c’était l’amour, si fort et si puissant, si vibrant, si flambant, sans objet… juste l’amour pour l’amour… et les larmes coulaient de joie… de vivre juste ça…

Armelle 
 



  


    


  

4 commentaires:

  1. Oh, que cela me parle !
    Pendant l'année passée, j'ai été confrontée à l'angoisse de la maladie, de la mort...j'en ai senti la morsure...et oui, dans ces moments-là, les théories ou les belles paroles ne servent pas à grand-chose...
    Sans doute la seule façon de partir sereinement est-elle de se dire qu'on a vécu, qu'on a bien vécu, qu'on a vécu le mieux possible.
    Et pour vivre pleinement, il ne faut pas attendre : c'est maintenant ou jamais !

    Merci pour ce rappel.

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    1. Merci la Licorne pour ce témoignage poignant, oui vivre pleinement pour ne pas avoir de regrets, de remords et pouvoir partir sereinement. J'ai tellement vu de personnes en soins palliatifs qui souffraient encore plus car, justement, pleines de regrets de n'avoir pas pleinement vécu et d'autres qui partaient paisibles (beaucoup beaucoup plus rares)...

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    1. Tes bises m'ont vivifiée!!! Merci d'être toujours présent, bisous à toute la famille!

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